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Une PAC contre l’Europe, le climat & les agriculteurs

La politique agricole commune (PAC) qui sera votée la semaine prochaine en séance plénière est une insulte aux paysan∙ne∙s, au Pacte Vert, aux citoyen∙ne∙s, au climat et à la biodiversité. Elle est le fruit d’une Europe malade parce qu’elle écoute plus les menaces de chefs d’Etat autoritaires qui voudraient la voir disparaitre que ses citoyen∙ne∙s engagé∙e∙s pour sa renaissance. Elle est également le fruit d’institutions métastasée par le corporatisme agricole qui défend les intérêts de l’agriculture chimique au détriment des paysan∙ne∙s, et de la santé des mangeur∙se∙s et des riverain∙e∙s. Et enfin, elle est le symbole du mépris, de l’ignorance et de la bêtise de dirigeants européens qui ont décidé d’ignorer le dérèglement climatique et l’effondrement de la biodiversité pour espérer gagner quelques points de PIB grâce à leurs exportations agricoles.

 

Ne vous y trompez pas. Sous couvert de quelques nouveaux concepts et outils remasterisés pour paraitre modernes et efficaces, cette PAC est pire que celle votée il y a 7 ans. Elle sanctuarise trois orientations anachroniques.

 

D’abord, la renationalisation des politiques agricoles. La PAC est la dernière politique intégrée de l’Union européenne et représente près de 40% de son budget total. Mais que reste-t-il de « communautaire » hormis le mot ? En réalité, chaque Etat mettra en place un Plan Stratégique National (PSN) pour moduler les aides afin d’être plus compétitif que ses voisins. La Commission a été privé de toute capacité à assurer une ambition environnementale commune, alors que la transformation écologique d’un secteur économique aussi stratégique que l’agriculture qui mobilise via la PAC près de 40% du budget total de l’Union européenne, pourrait être le socle d’une refondation du projet européen. Cette structuration est un cadeau concédé aux autocrates tchèque et hongrois, nommément Andrej Babis et Victor Orban, qui se servent des subsides de la PAC pour alimenter leurs réseaux clientélistes et de corruption, et in fine, asseoir leur pouvoir en Europe. Comment peut-on espérer donner un nouveau souffle à l’Union européenne en continuant d’entretenir ses poisons ? Voter contre cette PAC, c’est affirmer haut et fort qu’une autre Europe est possible.

 

Cette logique anti-européenne de renationalisation de la politique agricole aura pour conséquence d’encourager la compétition entre agriculteurs européens. Plutôt que de travailler sur la convergence et le plafonnement des aides pour limiter l’accaparement des aides par quelques-uns, cette PAC vise à faire disparaitre ceux qui ne sont pas assez gros pour produire au plus bas coût afin d’être compétitif sur les marchés internationaux. D’autant plus que ces produits « bon marché » le restent parce que des politiques curatives aux montants pharaoniques pour réparer les dégâts de ces pratiques, sont supportés par les contribuables, faisant de ces produits peu chers, des produits hors de prix si nous appliquions scrupuleusement le principe pollueurs/payeurs. C’est donc la triple peine pour les contribuables qui financent la PAC, les politiques curatives, et la nourriture dans son assiette. Mais cette logique de mondialisation n’est pas une fatalité. Voter contre cette PAC, c’est défendre les agriculteurrices européennes contre la mondialisation de la malbouffe, de la misère, de la pollution et du dérèglement climatique.

 

Dans cette course au moins disant social et environnemental, la PAC fait un véritable bras d’honneur à toutes les stratégies et ambitions annoncées : Accords de Paris, Pacte Vert européen, stratégies de la Ferme à la Fourchette et Biodiversité, feuille de route européenne sur le climat etc. Aucun des objectifs contenus dans ces accords n’est inscrit dans la prochaine PAC. Aucun. Cette PAC est également un bras d’honneur aux citoyens contribuables mangeurs, en continuant de soutenir un développement agricole aux antipodes des attentes sociétales et citoyennes, tout en continuant de leur en faire supporter les désastres.  Soit c’est une véritable imposture, soit c’est une volonté de rendre inopérantes toutes les stratégies et ambitions en faveur du climat et de la biodiversité. Voter contre cette PAC, c’est défendre la cohérence politique de l’Union européenne, soutenir la lutte contre le dérèglement climatique et l’effondrement de la biodiversité, et satisfaire les attentes sociétales et citoyennes.

 

Députées européennes, pour l’Europe, pour les agriculteurrices, pour le climat & la biodiversité, #VoteThisCAPdown !

 

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