Jeudi 03 septembre, le gouvernement français par la voie de son premier ministre Jean Castex présentait son plan de relance censé faire face aux conséquences négative de la crise du COVID-19. Ce plan de 100 milliards d’euros comporte un volet agricole financé à hauteur de 1.2 milliards d’euros (dont 40% en provenance de l’Union Européenne) et géré par le ministre de l’agriculture Julien Denormandie.
Pour Benoît Biteau, député écologiste européen, membre de la commission Agriculture :
« Sur le papier, ce volet agricole coche toutes les cases : souveraineté, agroécologie, circuits-courts… Seulement avec le président Macron nous sommes habitués aux promesses en l’air, d’autant plus que ce plan ne comporte quasiment aucun objectif chiffré tangible. Parler d’agroécologie le lendemain du dépôt du projet de loi rectificatif ré-autorisant les néonicotinoïdes, c’est un pas en avant, deux pas en arrière. Derrière les mots-clés la réalité c’est la fuite en avant d’un modèle à bout de souffle. Cela s’illustre très à travers la réponse aux sécheresses de plus en plus dures qui frappent l’agriculture française. Le ministre préfère prôner les retenues de substitution dont on connait les effets désastreux sur les écosystèmes plutôt que d’engager une vraie transformation systémique de l’agriculture et un usage réfléchi de l’irrigation.
La référence à la Convention Citoyenne pour le Climat est de bon aloi mais celle-ci avait compris quelque chose qui n’apparaît pas dans le document du gouvernement : pour changer l’agriculture française il faut changer son moteur principal, la PAC et plus particulièrement les paiements directs. Ces derniers représentent environ 7 milliards d’euro par an, s’ils viennent contrecarrer les beaux objectifs du plan de relance (1.2 milliards pour le volet agricole) nous n’avancerons jamais vers la transition agroécologique et la souveraineté alimentaire. »
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