Sur proposition des écologistes, le Conseil Régional de Nouvelle Aquitaine a adopté un vœu pour s’opposer à la réforme de la politique agricole commune proposée par la Commission européenne. J’ai défendu ce vœu hier soir en plénière et je remercie mes collègues conseillers régionaux de l’avoir adopté.
Première région agricole de France, la Nouvelle Aquitaine tire la sonnette d’alarme : la réforme de la PAC est hors sol et sa (re)nationalisation va la déconnecter davantage des enjeux des territoires. Pire encore, elle va exacerber la compétition entre Etats membres, au détriment d’une complémentarité entre les régions, indispensable pour atteindre la souveraineté agricole et alimentaire européenne.
Avec une PAC (re)nationalisée, chaque Etat membre définira un plan stratégique national pour mettre en œuvre la nouvelle politique européenne. En France, ce plan sera élaboré à Paris, au ministère de l’Agriculture avant d’être validé par les services de la Commission européenne.
Concentrer les pouvoirs à Paris et à Bruxelles éloignera la politique agricole des territoires et des consommateurs, et enfermera le débat entre des agriculteurs ou des acteurs de la filière agro-chimique qui n’ont aucun intérêt à ce que les lignes bougent.
De surcroit, force est de constater que la réforme aujourd’hui sur la table perpétue le modèle qui a conduit l’agriculture et les agriculteurs dans le mur : la logique des subventions à l’hectare, l’absence de conditionnalité écologique et sociale aux aides PAC, le manque d’accompagnement pour l’installation de nouveaux agriculteurs, le renoncement à un plan pour l’indépendance de l’Europe en dans sa production de protéines et un plafonnement des aides si haut qu’il n’en est pas un, sont autant de lignes rouges franchies que les élus de territoires ne peuvent plus tolérer. L’Etat français ne peut demander aux Régions d’encourager les circuits courts et l’autonomie alimentaire des territoires et en même temps défendre des logiques inverses à l’échelle européenne.
La Région Nouvelle Aquitaine est la première des régions de France à alerter sur les dangers de cette PAC. Yannick Jadot, Claude Gruffat ainsi que toute la délégation écologiste française appelons tous les conseillers régionaux de France à se saisir de cette réforme de la PAC et à adopter un vœu similaire pour que le Parlement européen et les Gouvernements des Etats membres s’engagent en faveur d’une autre PAC, durable pour le climat et la biodiversité et juste pour les agriculteurs∙trices.