Communiqué de presse – Le Gua, le 8 novembre 2021
Samedi dernier, Bassines Non Merci a organisé une manifestation réunissant pas moins de 3000 personnes pour dénoncer la construction de 16 méga-bassines agricoles pour l’irrigation en Deux-Sèvres et Charente-Maritime. En réaction, la FNSEA et la Coordination rurale ont réuni 400 personnes dans la bassine de Mauzé-sur-le-Mignon pour soutenir ces équipements.
Pour Benoit Biteau, député européen Les Verts/ALE :
« Les chiffres de mobilisation parlent d’eux-mêmes : la société civile ne veut pas d’équipements extrêmement coûteux en deniers publics et surdimensionnés, qui confisquent une ressource vitale, menacent l’approvisionnement en eau potable et dévastent les milieux aquatiques et marins. De véritables dispositifs de participation citoyenne et l’élaboration concertée d’un projet de territoire auraient dû permettre de s’en rendre compte avant et de manière plus apaisée.
Le Varenne de l’eau de M. Denormandie est un échec : il ne s’agit pas d’assises de l’eau, mais d’asseoir verticalement une doctrine de gestion de l’eau dogmatique, ne profitant qu’à une poignée d’irrigants, représentant à peine 10% de la profession agricole, au détriment de toutes les autres parties prenantes.
La méga-bassine de Cramchaban qui a été neutralisée lors de la manifestation est illégale depuis de nombreuses années. Sa construction a été déclarée illégale ; son remplissage a été interdit ; sa vidange annuelle est interdite. Et pourtant, elle était belle et bien remplie samedi, alors qu’aucun remplissage n’est autorisé avant le 15 novembre, alors que le Mignon est au plus bas et loin des niveaux hauts parait-il respectés pour assurer le remplissage. Le démontage de la pompe illégale, à visage découvert et devant témoins, est un acte de désobéissance civile qui vise à défendre l’accès et le partage d’une ressource vitale.
Le gouvernement est donc aujourd’hui face à un choix : soit il continue d’imposer verticalement sa doctrine, en dépit des objectifs de la Directive Cadre Européenne sur l’Eau, de la Loi sur l’Eau et les Milieux Aquatiques, du code de l’environnement, en dépit de l’urgence climatique et de la nécessaire préservation de la biodiversité, en dépit des appels des scientifiques et de la mobilisation des citoyens, et au risque de mettre de l’huile sur le feu ; soit il décide d’apaiser et d’ouvrir des espaces de dialogue pour trouver une solution politique au conflit d’usage sur l’eau en Poitou-Charentes. »