Soutenons la science publique face à l’offensive de l’industrie !

COMMUNIQUE DE PRESSE – Bruxelles, le 27 avril 2021

Alors que la Commission européenne doit rendre un avis à la fin du mois d’Avril, l’industrie mondiale des semences fait pression sur l’UE pour qu’elle exclue de sa réglementation sur les OGM certaines cultures génétiquement modifiées (GM) issues de la nouvelle technologie GM, en affirmant qu’elles ne sont rien d’autre que des variétés sélectionnées de manière traditionnelle. Cet argumentaire est soutenu par le Conseil Consultatif Scientifique des Académies Européennes (EASAC) ; pourtant, son rapport fait l’impasse sur une multitude d’études scientifiques qui montrent que la nouvelle technologie GM modifie le patrimoine génétique des organismes d’une manière fondamentalement différente de ce qui se passe dans la nature, et qu’elle peut avoir des effets négatifs involontaires. Le Groupe des Verts/ALE, aux côtés de l’ENSSER et du CSS, alerte et propose une critique scientifique du rapport biaisé de l’EASAC.

 

Benoit BITEAU, député européen, membre de la commission « Agriculture » :

 

« En tant que scientifique de la génétique et agronome, je suis scandalisé de l’instrumentalisation de la science à laquelle j’assiste. Celle-ci n’a qu’un seul but : permettre aux grandes firmes semencières de développer un nouveau marché au détriment de l’intérêt général et des générations futures. Les OGM, anciens comme nouveaux, sont des impasses. Certains lobbies, soutenus aveuglément par certains élu-e-s et décideurs politiques, affirment que ces nouveaux OGM offrent des solutions pour réduire l’usage des pesticides et mieux s’adapter au changement climatique. Mais où sont ces fameuses variétés ? Tout ce que les multinationales veulent nous vendre ce sont des variétés rendues tolérantes aux herbicides (VrTH) qui sont indissociables de l’utilisation des pesticides. Preuve en est, la première demande d’autorisation d’importation sur les nouveaux OGMs concerne une VrTH ! »

 

Claude GRUFFAT, député européen, membre de la commission « Agriculture » :

 

« L’industrie semencière cherche à contourner la règlementation européenne en vigueur sur les OGM (dissémination volontaire, étiquetage, traçabilité) en se présentant comme seule détentrice de la vérité scientifique sur le sujet et en nous faisant croire que les nouvelles techniques de sélection ne sont pas des OGM. Ces manipulations génétiques cachées constituent une véritable attaque au droit des agriculteurs et au droit à l’alimentation. Elles ne sont par ailleurs pas la bonne réponse au besoin de s’adapter aux enjeux du climat et de l’environnement qui exigent plus de diversité et non pas une uniformisation suicidaire. Si cette manœuvre aboutissait, il deviendrait impossible de développer des filières sans OGM et cela viderait de sens toute la démarche de l’agriculture biologique, dont l’Union entend pourtant augmenter les surfaces. C’est 100% de notre alimentation qui passerait alors sous le contrôle de quelques multinationales. »

 

Pour le communiqué de presse en pdf, cliquez ici !

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