Hier, à l’issue d’une réunion spéciale portant sur la guerre en Ukraine, le Conseil de l’Union européenne présidé par Julien Denormandie et le Commissaire européen Wojciechowski ont annoncé leur intention de réviser les objectifs de la stratégie de la Ferme à la Fourchette pour assurer la sécurité alimentaire européenne.
Benoit Biteau, premier vice-président de la Commission de l’Agriculture, réagit :
« La guerre en Ukraine pose un grave problème de sécurité alimentaire. La Russie et l’Ukraine sont deux exportateurs majeurs de céréales (environ 100 millions de tonnes, 30% des exportations mondiales de blé) et d’oléagineux. La situation est aujourd’hui particulièrement critique pour les pays importateurs au Moyen-Orient et en Afrique du Nord.
L’Union européenne doit être solidaire et contribuer à éviter que l’agression russe provoque par ricochet des situations dramatiques comme en 2008. La Commission doit rapidement évaluer la possibilité d’interdire temporairement les usages non-alimentaire des cultures. Malgré leur faiblesse, qu’il faudra questionner à nouveau en temps voulu, les stocks stratégiques européens doivent être mobilisés pour stabiliser la situation. Je suis et resterai mobilisé au Parlement Européen pour trouver des solutions efficaces à cette situation.
La stratégie de la Ferme à la Fourchette est notre feuille de route à long terme pour bâtir la souveraineté alimentaire de l’Europe, et elle doit le rester. La guerre en Ukraine nous met face aux dépendances de notre agriculture aux engrais de synthèse et aux pesticides, dont la fabrication dépend de nos importations de gaz et de pétrole. Le dernier rapport de GIEC nous alerte également : d’ici 2100, un tiers des surfaces cultivées seront impropres à la production alimentaire si nos émissions de gaz à effet de serre ne diminuent pas.
Le Pacte Vert européen et sa stratégie de la Ferme à la Fourchette, parce qu’ils proposent d’atténuer le dérèglement climatique et de s’adapter à ses effets en réduisant de 55% nos émissions de gaz à effet de serre, de 50% l’usage des pesticides et de 20% l’usage des engrais de synthèse, sont, maintenant plus que jamais, parfaitement pertinents pour bâtir sur le long terme une Europe souveraine sur le plan alimentaire.”