EAU : notre patrimoine commun menacé

Le Président Macron ne négocie pas, il impose ! Que ce soit pour les retraites ou les bassines, le gouvernement refuse d’écouter les opinions divergentes. Il préfère organiser la confrontation plutôt que la concertation. Le Varenne de l’eau, mis en place l’année dernière par Julien Denormandie, à l’époque ministre de l’Agriculture, n’a servi qu’à valider les options proposées par la FNSEA. Il a surtout mis en lumière des “solutions” technicistes, sectorielles, court-termistes et autoritaires.

 

La sécheresse frappe 80% de l’Union européenne. En Allemagne, les autorités ont réuni toutes les parties autour de la table pour arriver à la première stratégie nationale de l’eau du pays, qui donne des priorités très claires. La première est de maintenir la ressource en eau potable en s’appuyant sur la restauration des sols et des zones humides, sans pour autant négliger la production alimentaire. Plus au sud, l’Espagne est confrontée à une sécheresse sans précédent, en particulier en Catalogne où l’irrigation pour certaines cultures est remise en cause.

 

Le rassemblement qui se tient cette fin de semaine dans le Poitou-Charentes montre que les citoyennes et les citoyens de ce pays veulent que leur avis soit pris en compte. Espérons que le gouvernement, une fois n’est pas coutume, saura écouter plutôt que réprimer.

 

Construire ces méga-bassines, c’est nier l’État de droit !

Sur une surface équivalente à 25 terrains de football, les pelleteuses de la Coop de l’eau 79 ont creusé la première méga-bassine agricole ; leur programme en prévoit 15 autres. En tout, c’est l’équivalent de la consommation annuelle d’une ville comme Poitiers qui s’apprête à être stockée en surface. Ces chantiers sont illégaux, comme l’était le barrage de Sivens. Le 21 février 2023, la Cour administrative d’appel de Bordeaux a confirmé que le prélèvement d’1,6 million de mètres cubes d’eau pour l’irrigation d’exploitations agricoles est illégal. Une procédure est engagée au Parlement européen pour vérification de la conformité de ces chantiers avec 9 directives européennes, dont la directive-cadre européenne sur l’eau.

 

Construire ces méga-bassines, c’est accaparer un patrimoine commun !

Trouver des solutions viables et acceptables aux causes et aux effets du dérèglement climatiques ne peut se faire contre l’avis des citoyen-ne-s et des associations environnementales, sans un véritable projet de territoire, sans réflexion globale sur les conséquences de ces ouvrages sur les milieux aquatiques, surtout sur une zone aussi emblématique que le Marais Poitevin. Il ne s’agit pas de nier que l’eau et l’irrigation sont importantes pour l’agriculture, mais simplement de rappeler que l’eau est un patrimoine commun, et qu’elle ne peut être accaparée par une minorité d’agriculteurs au détriment de l’intérêt général et de celui des générations futures.

 

Dans ce dossier de presse, nous revenons sur les enjeux de la gestion de l’eau en Europe et en France. L’accès de la ressource est vital. Dans un contexte de raréfaction dû notamment au dérèglement climatique, quels usages prioriser ? Le refroidissement de nos centrales nucléaires, l’irrigation de monocultures de maïs pour nourrir du bétail élevé en bâtiment, l’eau du robinet ou la préservation des milieux aquatiques ?

 

Le dossier de presse complet ci-dessous :

 

  • Marthe
    3 avril 2023 à 21h22

    Je ne comprends pas la position du gouvernement français qui est de déséquilibrer le cycle naturel de l’eau, voire de le rompre définitivement avec des projets comme la mégabassine de Sainte-Soline qui est un monstre. Tout l’écosystème de la région de Sainte-Soline et d’ailleurs où sont implantées ces bassines sera impacté qu’on le veuille ou non. C’est donc un désastre en préparation. De plus, quand des rivières voient leur cycle dérangé ou drastiquement impacté, c’est un méga écosystème qui en subira les conséquences. Sans parler des populations ni des dérives actuelles où sont indiscutablement favorisés des groupes financiers, agro-alimentaires et agro-industriels qui représentent des capitaux gigantesques et qui n’ont pas pour préoccupation le bien-être, la santé des peuples et le respect des écosystèmes planétaires.

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