Ce mardi 26 novembre, les députés étaient appelés à débattre sur l’accord commercial entre l’Union européenne et le Mercosur dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale alors que les négociations s’accélèrent en amont du sommet du Mercosur qui se tiendra du 5 au 7 décembre.
Dans un simulacre de débat, fait d’une succession de déclarations générales sans interaction, les députés du groupe Écologiste et Social, Benoît Biteau et Marie Pochon ont appelé à ce que cet accord ne soit pas accepté, ni aujourd’hui, ni demain. Le “non, en l’état” que brandit le Gouvernement n’est pas acceptable au regard des graves menaces que pose cet accord et que les bien timides exigences de la France ne sauraient amoindrir. Non, la seule inclusion de clauses sur l’accord de Paris et sur les objectifs de développement durable des Nations Unies ne saurait suffire pour que la France accepte cet accord. Non, un tel accord sans mesures miroirs qui plongerait les paysannes et les paysans dans une précarité encore plus grande, qui ouvrirait la porte à des produits dangereux pour la santé non conformes à nos normes sanitaires et environnementales, et qui favoriserait la malbouffe au détriment de l’excellence agricole française, ne peut pas être accepté.
L’Assemblée nationale s’est prononcée dans une écrasante majorité contre la ratification de cet accord. Marie Pochon et Benoît Biteau appellent maintenant la France à peser de tout son poids pour tenir tête à la Commission européenne et s’y opposer avec la plus grande fermeté.
Pour Benoît Biteau : “Cet accord n’est pas défendable ‘en l’état’, mais pas davantage avec d’hypothétiques améliorations. La France doit tout mettre en œuvre pour empêcher la Commission européenne de nous imposer cet accord de libre-échange. La basse manœuvre de découpage de l’accord aujourd’hui envisagée pour contourner l’unanimité des Etats-membres requise pour sa ratification serait une ultime trahison de la France et de ses paysans”.
Pour Marie Pochon : “Si nous signons l’accord UE-Mercosur, un accord-dinosaure négocié de manière opaque dans les travées de la Commission européenne pour échanger indifféremment des produits agricoles et des bagnoles, nous acceptons des normes sanitaires dévoyées, la destruction environnementale, une concurrence déloyale pour nos agriculteurs. Tout cela, nous ne l’acceptons pas, ni aujourd’hui ni demain. Nous serons vigilants à ce que ce vote soit respecté, aujourd’hui et demain.”