Demain, le Parlement européen peut écrire l’histoire

Benoit Biteau : Soit nous sortons ensemble pr le haut de cette crise, soit chaque pays risque de tomber l'un après l'autre
Depuis des mois, les chefs d’Etat et de gouvernement ont été incapables de s’entendre sur le budget pluriannuel de l’Union européenne pour combler le trou laissé par le départ du Royaume-Uni. Face à la crise liée au covdi19, les tensions se sont durcies avec certains gouvernements du nord de l’Europe qui ont fait preuve d’un manque de solidarité inacceptable envers les pays du sud, les plus touchés par la crise sanitaire, économique et sociale. A ce jour, le Président Macron n’a pas été en mesure avec la Chancelière Merkel de faire émerger un consensus.
 
Le Parlement européen est la première institution européenne à proposer un vrai plan de relance. C’est une bonne chose pour la démocratie européenne. D’autant plus que le plan est ambitieux : 2000 milliards d’euros pour sortir de la crise que nous traversons en mettant l’accent sur la lutte contre le réchauffement climatique, le Pacte Vert, et en renforçant notre souveraineté dans les domaines stratégiques.
 
Cette proposition est particulièrement novatrice. Pour la première fois dans son histoire, l’Union européenne emprunterait directement, via le budget européen, pour permettre aux pays les plus touchés et les secteurs les plus affaiblis d’avoir des soutiens rapides et concrets.
 
Il s’agit non pas d’une mutualisation d’une partie de la dette comme certains le réclamaient, mais de la création d’une dette européenne commune. La différence est historique.
 
Le poids de cet emprunt à très long terme ne pèsera pas sur certains pays, mais sur l’ensemble de l’UE. L’Europe ferait ainsi un pas supplémentaire dans la cohésion et la solidarité et nous serons un peu plus « Unis dans la diversité ».
 
Le vote de demain sur cette résolution est capital. Il n’est pas certain que nous puissions arracher une majorité tant la barre a été placée haut. La droite et les libéraux des pays du nord ont déjà fait connaître leurs réticences, et vont refuser de soutenir ce texte. Les partis souverainistes, arc-boutés sur la préservation de l’état nation, s‘opposent ouvertement à la création d’un espace de solidarité européen tourné vers l’avenir, et à la création d’une dette commune.
 
Demain, nous devons remporter ce vote. Le message envoyé aux chefs d’Etat et de gouvernement est clair : « Soit nous sortons ensemble par le haut de cette crise, soit chaque pays risque de tomber l’un après l’autre ».

  • AUBOUIN Pierre-Olivier
    13 mai 2020 à 23h10

    Citoyen français, européen de toujours, je souhaite l’approbation de cette résolution.
    L’ouverture et la solidarité sont plus que jamais l’unique voie pour la paix et le renouveau de l’espoir et la confiance en un avenir acceptable à nos descendants.

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