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Pour une agriculture des gens et du vivant

Pour une agriculture des gens et du vivant

Propositions du groupe écologiste pour le Pacte et la Loi d’Orientation et d’Avenir Agricole

 

La France a perdu 100 000 agriculteurs et agricultrices entre 2010 et 2020. Un gigantesque plan social s’abat, en catimini, dans nos campagnes. Nous ne pouvons pas nous empêcher de faire le parallèle avec une autre hécatombe. En 40 ans, 800 millions d’oiseaux ont disparu en Europe (-57% pour les espèces des milieux agricoles). Le printemps silencieux de Rachel Carson n’est pas que celui des insectes et des oiseaux, c’est celui de tous les vivants. Nos campagnes se vident en silence. L’une des causes est commune et connue : notre modèle agricole ne fonctionne plus. Ni pour les agriculteurs et agricultrices, ni pour les consommateurs et consommatrices, ni pour la nature.

 

L’agriculture est éminemment centrale. Parler d’agriculture et d’alimentation, c’est parler de l’air qu’on respire, de l’eau que l’on boit, du climat, de la biodiversité, de notre santé, de nos paysages, du dynamisme de nos territoires ruraux mais aussi, et l’actualité récente l’a démontré avec force, d’autonomie et de résilience stratégique. L’agriculture est aujourd’hui à la croisée des chemins. Alors que voilà l’opportunité de la Loi d’Orientation et d’Avenir Agricoles, se poser collectivement cette question : où atterrir ? Se complaire dans l’inaction coupable, voire accélérer ce processus de destruction, ou bien engager avec détermination les changements systémiques qui s’imposent et entrevoir la possibilité d’un avenir meilleur ?

 

Le gouvernement a fait son choix et, sans surprise, il n’est pas à la hauteur. Répéter le mot “planification” sans que celui-ci ne soit suivi d’actes n’en fait pas une réalité. Ce gouvernement n’a aucune vision pour l’agriculture, si ce n’est le triptyque “robotique,  génétique, numérique” pour produire toujours plus. Mais produire comment ? Pour qui ? Pour quoi ? Pour d’un côté exporter à l’autre bout de la planète, en détruisant les paysanneries locales et de l’autre importer avec les conséquences que l’on connaît sur les agriculteurs et agricultrices français·e·s et notre alimentation ? Nous sommes bien loin de la souveraineté alimentaire et de l’agriculture nourricière, et nous nous en éloignons de plus en plus.

 

A ce triptyque déshumanisé, nous opposons un projet : protéger et nourrir. Voilà notre vision, une agriculture qui nourrit les humains et qui protège la terre et la Terre. La prise en compte des enjeux d’alimentation durable, de protection de notre santé, de juste rémunération des agriculteurs et agricultrices, de préservation de la biodiversité et des ressources naturelles, et de lutte contre le changement climatique suppose une transition systémique. Près de cinq millions d’hectares, soit 1/5e de la surface agricole actuelle, devraient changer de main d’ici à 2030. A l’aune de ce renouvellement de génération, le virage de la transition ne doit pas être manqué. 

 

La clé du changement est là, dans cette génération qui vient. Nous ne pourrons pas faire une transition profonde du modèle agricole sans des paysans et paysannes nombreu·x·ses et valorisé·e·s, économiquement et socialement. Tel est notre rôle de politiques écologistes, protéger celles et ceux qui nous nourrissent et prennent soin de notre nature commune. Telle est notre ambition : changer les règles du jeu.

 

Marie Pochon (Députée de la Drôme), Daniel Salmon (Sénateur d’Ille-et-Vilaine), Benoît Biteau (député européen et paysan)

 

Pour une agriculture des gens et du vivant

 

 

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